Guerre civile russe
Le Canada envoie alors des soldats en Russie afin de soutenir le combat des troupes tsaristes contre le nouveau gouvernement communiste. Le jeune Camille-Eugène Pouliot fait partie du corps expéditionnaire canadien dépêché en Sibérie. Dans une lettre datée du 4 décembre 1918, le futur ministre des pêcheries se montre impatient à l'idée d'aller combattre.
« Bien cher Papa, et bien chère Maman [...] Je crois devenir caporal sous peu, l'on m'a même dit de porter mon 2e chevron! Ça monte! Je serai là-bas en charge d'une section de mitrailleuse donc pas d'inquiétude pour moi, car j'aurai l'un des plus grands protecteurs!
Je vous envoie le badge de mon bataillon, j'espère qu'il vous dira tout l'idéal dont je vibre! toute la force qu'il me donne. C'est un cor de chasse, il me rappelle l'histoire de Rolland, neveu de Charlemagne, sonnant le cor jusqu'à ce que les Sarrasins fussent hors de France! [...] D'après toute apparence nous partons dimanche pour Vancouver et, de là, lundi nous embarquons pour Vladisvostock! Le voyage me tente et ne m'effraye pas du tout. Quelques-uns de nôtres aimeraient mieux je crois retourner dans leur famille! Mais bientôt ils se griseront comme nous, les vieux, de la senteur de la poudre ! »
Bibliographie:
Pour en savoir plus: Jeannot Bourdages, "Mémoires de guerre", Magazine Gaspésie, Automne 2011, p.52-53.